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La politique sur l'établissement de contournements de localités

Vers le niveau supérieur

Depuis les origines de la civilisation l’homme est venu s’installer en bordure des grandes voies de communication et préférentiellement à leurs points d’intersection. Ainsi se sont créées au fil des siècles des agglomérations axées autour des routes et tirant leurs avantages du trafic les traversant.

Dans les temps modernes par contre les nuisances engendrées par une circulation toujours croissante l’emportent sur les avantages liés aux infrastructures et les résidents souffrent d’une perte de qualité de vie marquée par les bruits de roulement, la concentration des gaz d’échappement et les problèmes de sécurité. Paradoxalement les routes de l’Etat n’ont rien perdu de leur attrait et l’urbanisation progresse toujours, souvent sous forme tentaculaire, le long des grandes routes.

Dans les années quatre-vingts, l’outil universel pour la solution de ces problèmes semblait être l’apaisement de la circulation sur les grandes routes traversant les agglomérations.

La littérature spécialisée de l’époque offrait une panoplie de moyens d’action, allant de la construction d’îlots de verdure latéraux ou médians à l’application de revêtements de couleur contraste, de la mise en place de plages de pavés jusqu’à l’aménagement de passages pour piétons en surélévation ou de ralentisseurs en forme de dos d’âne.

Malheureusement, les projeteurs de l’époque pionnière ont parfois perdu le sens des réalités et modéré à outrance jusqu’à en venir à chicaner les usagers de la route. Certaines mesures, destinées à améliorer la sécurité et la qualité de vie des riverains, ont provoqué le contraire, comme l’emploi de pavés dégageant des bruits de circulation et accusant de moins bonnes conditions de rugosité que la chaussée environnante.

Ainsi, il est très vite apparu que l’apaisement n’est pas cet instrument universel pour résoudre les problèmes de circulation à l’intérieur des agglomérations, mais qu’il fallait prendre en considération l’importance des routes et les fonctions qu’elles doivent assurer au niveau local intercommunal ou régional avant de pratiquer un apaisement trop conséquent.

Pour juger de la nécessité d’une route dans une agglomération, il faut prendre en considération la fonction que doit exercer cette route. Pour les routes nationales, destinées à véhiculer le trafic sur de longues distances, les interférences avec le trafic local sont plutôt faibles, alors que pour les chemins repris appelés à assurer la liaison entre les localités et à acheminer le trafic vers les grands axes, la traversée des localités est nécessaire. Pour la première catégorie de route les problèmes de coexistence du trafic avec les fonctions de l’habitat se laissent résoudre par la construction d’une voie de contournement, alors que pour la deuxième catégorie des mesures d’apaisement adéquates sont à envisager, c’est-à-dire qu’il y a lieu de :

  • combattre l’effet de séparation des traversées par une réduction sensible des espaces réservés à la circulation routière et par un choix judicieux des formes de carrefour;
  • s’opposer aux excès de vitesse par des mesures adéquates, telles que la construction d’îlots de verdure avec des arbres haute tige limitant le champ de vision des automobilistes et l’abolition de tout élément de guidage superflu;
  • faciliter les activités commerciales et de récréation sur les zones attenantes aux chaussées tout en offrant un nombre suffisant de places de stationnement.

Comme déjà dit plus haut un apaisement trop conséquent des routes nationales traversant les centres d’une agglomération peut être incompatible avec les fonctions que doit assurer cette artère dans l’organisation de la circulation sur le plan régional et la seule solution pour répondre aux problèmes de coexistence entre les résidents et les usagers de la route consiste en la construction d’une voie de contournement.

En effet l’objectif primaire d’un contournement de localité est de séparer les fonctions qui ne se laissent plus concilier sur un même tracé en construisant pour le trafic transitaire une nouvelle voie contournant les zones habitées et en transformant l’ancienne traversée de localité pour en faire une route paisible favorisant l’habitat ou le commerce local.

L’art d’un bon projet de contournement consiste en la réalisation d’une nouvelle route garantissant un confort et une sécurité de roulement durable et présentant, pour être acceptée par les usagers de la route, un plus grand attrait que l’ancienne traversée qui à cette fin doit être apaisée de façon conséquente pour dissuader les automobilistes à y passer en passage dérobé et pour améliorer les conditions de vie des résidents.

Ainsi, un des outils primaires pour une modération de la circulation sur les tronçons contournés/délestés consiste dans la redistribution de l’espace routier parmi les différents utilisateurs. Pour le trafic roulant, il suffit d’avoir une seule voie pour chaque sens de circulation ; l’espace libéré par ce rétrécissement des zones attribuées au trafic individuel motorisé peut être mis au profit des résidents pour le stationnement, pour l’aménagement de voies cyclables, pour l’élargissement des trottoirs ou pour le développement des activités commerciales ou de récréation. La mise en place d’arbres de haute tige dans les agglomérations est un autre instrument d’apaisement efficace, incitant les automobilistes à baisser intuitivement de vitesse en limitant leur champ de vision lointain sans cependant porter entrave aux bonnes conditions de visibilité sur le trafic de proximité.


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